Dans une interview accordée à Mediapart, l’économiste et coordonnateur du Forum mondial des alternatives Chérif Salif Sy revient sur les émeutes qui ont fait onze morts au Sénégal début mars.

Selon Chérif Salif Sy, la différence entre les crises et des soulèvements de début mars et des années antérieures est que toutes les franges de la société sont descendues dans la rue : ceux qui se sentent marginalisés, très peu respectés par le pouvoir et qui dénoncent cette arrogance ; les gens enfermés depuis un an et qui y ont vu une occasion de respirer ; le grand banditisme qui en a profité pour régler des comptes...
« C’était un mélange de quantités de frustrations qui durent dans le temps. Personnellement, je pense que les jeunes d’Afrique n’arrivent plus à tenir face à la profonde détermination par l’extérieur de leurs conditions de vie », explique-t-il.
Il précise que pour des changements qui servent véritablement le peuple, il faut un projet de société alternatif au néolibéralisme qui nous gouverne. Car c’est le néolibéralisme adossé au capitalisme qui est en crise à travers la planète.