Les Bourses européennes sont préoccupées par la politique restrictive de la Fed ce jeudi 22 septembre 2022. Ainsi, elles devraient ouvrir en forte baisse. L’Eurostoxx 50 s’ouvre donc à 3.491,87 points (+0,71%), le CAC 40 à 6.031,33 points (+0,87%), le DAX 40 à 12.767,15 points (+0,76%), le FTSE 100 à 7.237,64 points (+0,63%), le SMI à 10.429,40 points (-0,45%), l’AEX à  669,79 points (+1,24%), le BEL 20 à 3.558,42 points (+0,24%), l’IBEX 35 à 7.872,20 points (-0,01%), le DJIA à 30.183,78 points (-1,70%), le Nasdaq à 11.220,19 points (-1,79%), le S&P 500           3.789,93 points (-1,71%) et le Nikkei 225 à 27.161,89 points (-0,55%).

Du côté des cours de change, la variation par rapport à la clôture à New York indique que l’EUR/USD s’ouvre à 0,9827 (-0,12%), l’EUR/JPY à 142,32 (+0,38%) et l’USD/JPY à 144,83 (+0,52%).

Les investisseurs suivront jeudi les chiffres du climat des affaires en septembre.

Du côté des entreprises, le groupe de services aux collectivités Veolia a annoncé mercredi soir la signature d'une promesse unilatérale d'achat par laquelle Suez s'engage à acquérir 100% du capital social de Suez Recycling and Recovery UK Group Holdings, les anciennes activités de déchets de Suez au Royaume-Uni, pour un montant de 2 milliards de livres sterling (2,3 milliards d'euros).

Après l'annonce d'une nouvelle hausse de 75 points de base des taux directeurs de la Réserve fédérale (Fed), les Bourses européennes devraient ouvrir nettement dans le rouge jeudi, dans le sillage du recul de Wall Street mercredi. La banque centrale américaine a par ailleurs averti qu'elle durcirait encore davantage sa politique monétaire dans les mois à venir. Vers 7h30, le contrat à terme sur le CAC 40 chutait de 88 points, soit 1,5%, selon les données du courtier IG Markets. Le contrat sur le DAX 40 abandonnait 219 points, soit 1,7%, et celui sur le FTSE 100 perdait 62 points, ou 0,9%.

A l'issue de deux jours de réunions, la Fed a comme prévu relevé le taux des fonds fédéraux de 75 points de base pour la troisième fois en trois mois, les tensions sur les prix n'ayant pas donné les signes de ralentissement escomptés cet été aux Etats-Unis. Le taux interbancaire de référence s'établit désormais entre 3% et 3,25%, un niveau inédit depuis 2008, et devrait dépasser les 4% à la fin de l'année, selon les nouvelles projections présentées par la Fed.

Les membres de la Fed misent désormais en moyenne sur des taux à 4,4% fin 2022 et 4,6% fin 2023, après les avoir maintenu près de zéro jusqu'en mars dernier pour soutenir la reprise de l'économie après la pandémie de Covid-19. En juin, ils tablaient encore majoritairement sur des taux de moins de 3,5% en fin d'année et de près de 4% l'année prochaine. Cette politique monétaire restrictive aura pour conséquence de freiner la croissance et l'emploi. La Fed a acté ce scénario en abaissant sa prévision de croissance pour cette année à 0,2%, alors qu'elle anticipait encore une croissance de 1,7% en juin. Un rebond modeste de 1,2% est prévu pour l'année prochaine.

En réaction à ces annonces, Wall Street a clôturé en forte baisse mercredi. L'indice Dow Jones (DJIA) a perdu 1,7%, tout comme l'indice S&P 500. Le Nasdaq Composite a chuté de 1,8%. Les indices ont fait preuve d'instabilité, plongeant dans le rouge après la décision de la Fed, puis repartant à la hausse, avant de retomber nettement en territoire négatif en fin de séance. De son côté, la banque centrale du Brésil a laissé dans la nuit de mercredi à jeudi son taux directeur inchangé, à 13,75%. Elle avait relevé ses taux à l'issue de ses 12 précédentes réunions afin de freiner l'inflation.

Jeudi, la Banque du Japon (BOJ) a également opté pour le statu quo, en dépit de l'accélération de l'inflation au Japon, résistant ainsi au cycle mondial de resserrement monétaire. La banque centrale japonaise a maintenu le taux des dépôts à court terme à -0,1% et l'objectif de rendement des obligations d'Etat japonaises à dix ans autour de zéro. Cette décision, intervenue quelques heures après la hausse des taux de la Fed, a fait chuter pendant la nuit le yen à un point bas en 24 ans, à plus de 145 yens pour un dollar. L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo abandonnait pour sa part 0,5% en fin de séance.

Toujours dans le sillage de Wall Street, les autres marchés asiatiques reculent jeudi. L'indice Hang Seng de la Bourse de Hong Kong abandonnait 2% alors que son ministre des Finances a déclaré que la ville risquait de finir l'année en récession. Dans le même temps, le Shanghai Composite perdait 0,4%.

Les investisseurs n'en ont pas encore fini avec les décisions de politique monétaire des banques centrales ce jeudi. Ils attendent désormais celles de la Banque d'Angleterre, de la Banque nationale suisse, de la Norges Bank et de la Banque de Turquie. A l'exception de la banque centrale turque, toutes devraient relever leurs taux directeurs.

Les rendements des obligations du Trésor américain à court terme ont progressé mercredi, tandis que ceux de la dette à long terme ont reculé, après que la Réserve fédérale a dévoilé des projections de taux laissant attendre des relèvements plus marqués qu'anticipé par les investisseurs cette année. La progression se poursuit jeudi, le rendement du titre à deux ans dépassant toujours les 4%.

Soutenu par la perspective de nouveaux relèvements des taux directeurs de la Fed, le dollar gagne du terrain jeudi, notamment face à l'euro. A 0,9833 dollar à 7h30, la monnaie unique évolue près de ses plus bas niveaux des 20 dernières années, accusant une baisse de l'ordre de 16% face au dollar sur les 12 derniers mois. Depuis le début de 2022, l'euro a perdu 13,5% de sa valeur face au billet vert. Mercredi soir, la Fed a "martelé" qu'il était nécessaire que les taux restent élevés pendant une période prolongée, souligne MUFG Bank.

Les contrats à terme sur le pétrole progressent jeudi matin dans un climat géopolitique tendu et alors qu'ils sont tombés mercredi à leur plus bas niveau en 15 jours, pénalisés par une augmentation des stocks de brut aux Etats-Unis pour la troisième semaine consécutive. Vers 7h20, le contrat de novembre sur le Brent de mer du Nord gagnait 39 cents, à 90,22 dollars le baril, tandis que celui de même échéance sur le brut léger doux (WTI) coté au Nymex avançait de 31 cents, à 83,25 dollars le baril.