Les nouveaux usages des données financières jouent un rôle majeur sur le marché financier, mais les enjeux sont énormes. Dans une interview accordée au site d’information ‘’Le Monde’’, l’économiste Angelo Riva annonce quelques risques liés à l’opacité.Le fait de pouvoir acheter les actions d’une même société cotée simultanément sur au moins une dizaine de plates-formes de négoce en Europe accroît les asymétries d’information en faveur des opérateurs financiers les plus importants. Pour l’économiste Angelo Riva, tout cela peut diminuer l’efficience du marché et augmenter le risque systémique. « Aujourd’hui, les Bourses sont des sociétés cotées soumises à la pression des actionnaires. On peut comprendre qu’elles tentent d’accroître et de diversifier leurs revenus dans le domaine des données financières où elles ont des compétences certaines. La grande différence est que les données de Bourse sont désormais elles-mêmes un objet de commerce, elles sont passées du statut de bien public au statut de bien privé », indique-t-il.
A l’en croitre, les marchés financiers se dirigent plutôt vers plus d’opacité, principalement du fait du développement de plates-formes alternatives de trading qui offrent des niveaux de transparence moins importants que celui des Bourses traditionnelles, notamment en Europe. Pour lui, la transparence et le caractère de bien public de l’information ont été pendant longtemps la base de la légitimation politique et démocratique des marchés financiers. Selon le spécialiste, le fait de pouvoir acheter les actions d’une même société cotée simultanément sur au moins une dizaine de plates-formes de négoce en Europe accroît les asymétries d’information en faveur des opérateurs financiers les plus importants. Tout cela peut diminuer l’efficience du marché et augmenter le risque systémique.