Kweku Adoboli revient sur la scène financière. Non plus à Londres, où le trader avait fait perdre plus de 2
milliards de dollars à UBS en 2011, mais au Ghana, son pays de naissance, vers lequel il a été expulsé fin 2018.
Le financier avait été condamné en 2012 à 7 ans de prison pour fraude et avait purgé la moitié de sa peine. Son
nouvel objectif: créer un marché pour les obligations titrisées dans le pays d’Afrique de l’Ouest.
A 39 ans, Kweku Adoboli affiche de grandes ambitions pour son pays d’origine, qu’il a quitté à l’âge de 4 ans et
dans lequel il est revenu, contraint et forcé, fin 2018. L’ex-trader d’UBS veut lever 6 millions de dollars
(l’équivalent en francs) pour lancer une plateforme de financement immobilier. Plus exactement, une plateforme
de titrisation de créances hypothécaires, a-t-il détaillé à Bloomberg, qui l’a rencontré dans un grand hôtel à
Accra, la capitale ghanéenne.
Cette plateforme devrait permettre de financer davantage d’immobilier, dans un pays dont la population devrait
doubler au cours des 30 prochaines années, selon Kweku Adoboli. Le gouvernement estime qu’il manque 2
millions de maisons au Ghana.
L’activité hypothécaire progresse peu au Ghana, où les taux d’intérêt sont élevés et où le secteur bancaire se
remet d’une crise. Kweku Adoboli estime que 2,5 millions de ménages ont les moyens d’emprunter 50 000 dollars
pour une maison, selon une étude qu’il a réalisée avec ses partenaires (dont l’identité n’a pas été révélée).
«Responsable à la place des autres» chez UBS
Concernant ses déboires chez UBS, l’ancien trader reconnaît qu’il lui reste beaucoup à faire pour regagner la
confiance des autres, même s’il affirme avoir «endossé une responsabilité car personne ne voulait la prendre».
Le jour où il versera son premier bénéfice à un client «sera un grand jour», déclare-t-il également.
Durant son procès en 2012, il a affirmé avoir agi avec l’approbation de la banque, pour cacher certaines de ses
transactions en tenant une comptabilité parallèle. L’accusation avait soutenu qu’il avait agi seul et menti. Une
semaine après le verdict, la Finma avait publié un rapport accablant pour UBS, jugée défaillante dans ses
contrôles et sa compréhension des opérations. S.RU.