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Profitez d'une expérience simplifiée
Retrouvez toute l'information économique et financière sur notre application Orishas Direct à Télécharger sur Play StoreEn raison de l'ampleur de la pandémie (4,5 millions de cas dont plus de 3 millions de cas actifs) et surtout de
la rapidité d'expansion du virus, nous avons assisté depuis le début de l'année à un confinement progressif
des économies à l'échelle mondiale. Ceci a un impact direct sur les échanges et le commerce international et
par conséquent nous laisse entrevoir un impact économique énorme avec une baisse du Pib mondial de 7%
au cours du premier trimestre 2020 et de 3% sur l'année 2020 selon certains experts, soit trois fois plus que
lors que la crise financière mondiale de 2008.
Selon la Banque mondiale, la croissance de l'Afrique subsaharienne devrait se rétracter fortement entre 2019
et 2020, passant de + 2,4 % à -5,1 %, plongeant la région dans sa première récession depuis plus de 25 ans.
Les pertes de production liées à la pandémie du Covid-19 sont estimées entre 37 et 79 milliards de dollars en
2020, sous l'effet conjugué de plusieurs facteurs : la désorganisation des échanges et des chaînes de valeur
qui pénalise les exportateurs de produits de base et les pays fortement intégrés dans les filières mondiales ;
la réduction des flux de financement étrangers (transferts de fonds des migrants, recettes touristiques,
investissements directs étrangers, aide étrangère) et la fuite des capitaux ; l'impact direct de la pandémie sur
les systèmes de santé ; et les perturbations consécutives aux mesures de confinement et à la réaction de la
population.
Les pays africains sont aussi significativement impactés par la chute des cours des matières premières dont
notamment, le pétrole dont le cours a chuté de près de 54% au cours des trois derniers mois et qui affecte
tant directement qu'indirectement nos économies. Un autre enjeu au niveau de l'Afrique est lié à la fragilité de
notre tissu entrepreneurial encore majoritairement informel et qui n'est pas outillé tant financièrement
qu'opérationnellement à être perturbé par des chocs de cette nature. L'impact réel sur l'économie reste
incertain et dépendra de la rapidité du retour à la normalité
Analysons d'abord globalement. Le Covid-19 a entraîné depuis le début de l'année, une chute des marchés
financiers globalement de plus de 16,000 milliards de dollars US soit près de 120 fois le Pib de la zone
Uemoa. Une chute logique eu égard à la montée du pessimisme des investisseurs en lien avec les
perspectives économiques à court et moyen termes.
L'indice MSCI World (mesurant la performance des marchés boursiers des pays économiquement
développés) a connu une chute de 21,44% au premier trimestre 2020 après une hausse de plus 25% sur
l'année 2019. 30 pays ont constaté une chute de plus de 20% dont notamment, la Russie et l'Australie avec
plus de 30%, les États-Unis 19% et les UK 26%.
Tous les principaux indices européens sont dans le rouge de plus de 25%. Maintenant concernant la région
Afrique. Au niveau de la région, nos principales places boursières ont enregistré des fortes régressions de
leurs indices (les bourses d'Afrique du Sud, du Nigéria, de Casablanca et d'Égypte ont toutes chuté de plus
d'environ 20%). Paradoxalement, le marché financier sous-régional (la Brvm qui regroupe les huit pays de
l'Uemoa) se porte relativement bien.
En effet, les indicateurs techniques du premier trimestre 2020, comparés à ceux de la même période l'année
dernière, sont en hausse. Il en est de même pour les titres échangés en volume et en valeur. Ce facteur est
notamment dû à un certain manque d'efficience informationnelle au niveau de la Brvm et que l'évolution du
marché n'est pas directement corrélée à l'évolution des Pib de la zone.
Toutefois, nous devons nous préparer à des chutes au cours des prochains mois au fur et à mesure que les
entreprises ajusteront leurs prévisions en lien avec l'impact du Covid-19. Nous devrions donc assister à une
aversion au risque grandissante au niveau des investisseurs qui occasionnera une chute des cours qui
pourrait créer des opportunités pour les investisseurs avertis.
Nous avons constaté des prises de positions fortes par nos institutions financières régionales et
internationales qui ont très rapidement mis en place des fonds conséquents en vue d'endiguer l'impact de la
crise sur nos économies. La Bad a notamment mobilisé des obligations sociales à hauteur de trois milliards
de dollars sur les marchés financiers internationaux, un record en ce qui concerne les obligations sociales.
L'opération a été un vaste succès avec des intentions de souscription dépassant plus d'une fois et demi
l'objectif de mobilisation, et cela en un délai record. Des initiatives similaires ont été entreprises par l'Ifc
(International finance corporation) et Inter American Development Bank avec un succès similaire. Ces «
success stories » nous démontrent le rôle des marchés financiers dans la mobilisation de ressources
financières au service de causes tant sociales qu'économiques. Notre marché régional n'est pas en reste.
Les Etats de l'Uemoa ont mis en place un programme d'émission de titres publics de 846 milliards de F Cfa
depuis le 27 avril.
Le succès des premières tranches émises laisse anticiper un autre franc succès. Les marchés financiers ont
donc un rôle primordial à jouer pour la structuration d'opérations à même de financer les projets à fort impact
à même de minimiser l'impact économique et social d'une telle crise. La Bceao a mis en place des mesures
pour stimuler la participation des investisseurs institutionnels à des émissions de titres publics et privés en
l'occurrence des refinancements à des taux planchers.
Excellente question ! Tout d'abord il convient de remarquer que la situation de l'endettement en Afrique est
très contrastée avec une dette de moins de 40% du Pib en Afrique de l'Ouest et de près de 75% du Pib en
Afrique du Nord. Il est indéniable que les mesures citées précédemment ainsi que les importantes lignes de
financement accordées à des conditions favorables par le Fmi et la Banque mondiale vont avoir un impact
direct sur le niveau d'endettement des pays africains et encore plus direct sur la capacité des Etats à faire
face au service de la dette dans un contexte de baisse des recettes budgétaires et de croissance des
dépenses liées à la lutte contre le Covid-19.
La baisse des revenus liés à l'exportation du pétrole est estimée à 100 milliards de dollars en 2020 et
l'augmentation des dépenses publiques en santé est, quant à elle, estimée à 11 milliards de dollars sur le
continent en 2020. Ainsi, plusieurs Etats feront face à des risques de défaut sur leurs échéances de
remboursement des dettes souveraines. De ce fait, plusieurs chefs d'Etat ont prôné soit des annulations de
dette, soit des moratoires sur le service de la dette publique bilatérale des pays africains afin de libérer les
ressources nécessaires.
En effet, ce sont des mesures qui peuvent s'avérer nécessaires à court terme pour certains Etats. Chaque
année, l'Afrique consacre plus de 365 milliards de dollars au remboursement de sa dette. Des moratoires et
annulations de dette libéreront donc une manne financière conséquente et immédiate pour permettre à
l'Afrique de faire face à la pandémie et renouer avec la croissance.
Toutefois, ces mesures risquent de ternir l'image et la qualité du crédit des pays de la zone telle que perçue
par les bailleurs de fonds internationaux. Les hausses de taux d'intérêt qui en résulteraient pourraient par la
suite être préjudiciables pour la croissance de nos Etats sur le moyen terme. Je suis d'avis qu'une solution
durable est un endettement responsable idéalement en ressources à des taux concessionnels.
Nous assistons non seulement à un ralentissement des investissements directs étrangers mais aussi à une
fuite des capitaux sans précédent. En effet, les indicateurs du Fmi démontrent que 83 milliards de dollars ont
déjà été retirés des marchés émergents par les investisseurs depuis le début de la crise. L'évolution des
transactions de levée de fonds et de fusions, et acquisitions est directement liée aux perspectives
économiques des entreprises de la zone et sera très certainement impactée négativement par l'incertitude
causée par le Covid-19.
En effet, les institutions de financement sont moins susceptibles d'accorder des financements à des
entreprises dont les perspectives économiques sont difficiles à anticiper. Après une année 2019 record qui a
vu plus de 1,3 milliard d'investissement par les fonds d'investissement en plus de 400 transactions, nous
sommes très pessimistes en ce qui concerne nos anticipations pour l'année 2020. Certains secteurs sont
plus impactés que d'autres dont notamment les infrastructures, le trading et le tourisme.
En contrepartie, certains secteurs tels que la santé et les services publics ont un besoin grandissant en
financements dans la mise en place de plans d'urgence pour faire face à la pandémie. Ce qui offre des
opportunités de levées de fonds pour les banques d'affaires qui sauront identifier les projets prioritaires et
mettront en place des stratégies rapides et efficaces pour la mobilisation des ressources.
A moyen terme, lors de la reprise, nous pourrons toutefois observer une forte augmentation des transactions
de fusions acquisitions liée à une vague de restructurations et de consolidations d'entreprises affaiblies par la
conjoncture mondiale, dont notamment dans le secteur financier ou plusieurs banques et institutions
financières devront se recapitaliser pour faire face à la détérioration de leur portefeuille.
Tout d'abord il faudra soutenir le système bancaire en renforçant la liquidité des banques et la mise en place
de schémas de refinancements qui leur permettront de rallonger les échéances et restructurer les lignes de
financement accordées aux entreprises en difficultés. Il faut aussi une contre-offensive économique sans
précédent si nous voulons éviter des dommages durables sur nos économies et notre filet social.
Certes, les investissements massifs en infrastructures permettront un redémarrage de l'économie mais cela
ne sera pas suffisant, il faudra saisir cette occasion pour accélérer la transformation structurelle de nos
économies. Il nous faut aller vers la transformation massive de nos matières premières, notamment en ce qui
concerne l'agriculture en nous assurant que les valeurs ajoutées générées impactent directement la base de
la population à commencer par les producteurs qui représentent plus de 70% de notre population active. Il
faut aussi saisir cette opportunité pour accélérer l'opérationnalisation de la Zone de libre-échange
continentale africaine en stimulant les échanges intra régionaux et en promouvant les chaînes de valeur intra
africaines pour augmenter la résilience de nos économies.
C'est à ce niveau que les banques d'affaires comme Sirius Capital doivent plus que jamais jouer leur rôle en
structurant des instruments financiers qui vont permettre de faciliter l'accès au financement tant aux acteurs
publics que privés. Au niveau du secteur public, nous sommes d'ores et déjà engagés auprès des Etats dans
leurs efforts de mobilisation de capitaux sur les marchés régionaux et internationaux tant sur la forme
d'emprunts obligataires que sur la forme de prêts bilatéraux.
Nous pouvons aussi citer par exemple les structurations de type « blended finance » qui consistent en la
mobilisation de capital conjointement au niveau des institutions de développement et du secteur privé, en
nous appuyant sur les fonds mis à disposition par les partenaires au développement pour limiter les risques
liés aux investissements à un niveau acceptable pour les bailleurs de fonds privés.
Ce type de financement pourra avoir un effet multiplicateur sur les ressources allouées par les IFD
(Institutions de Financement et de Développement: Ndlr), et permettre de combler le déficit de financement à
court terme estimé à plusieurs centaines de milliards de dollars.
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