La relation stratégique entre l'Italie et l'Égypte dans le secteur énergétique vient de s'intensifier de manière spectaculaire. Le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi a reçu mardi le PDG du géant énergétique italien Eni, Claudio Descalzi, qui a confirmé un engagement financier colossal : l'injection de huit milliards de dollars d'investissements supplémentaires sur le marché égyptien au cours des cinq prochaines années.

Ce montant, déjà pré-annoncé en septembre par Guido Brusco, directeur des ressources naturelles d’Eni, lors de sa rencontre avec le Premier ministre Mostafa Madbouly, officialise l'ambition décuplée de la major pétrolière dans la région.

L'Égypte est un partenaire clé pour Eni, qui opère via sa filiale IEOC et contribue de manière cruciale à la sécurité énergétique du pays. Le porte-parole de la présidence a souligné que la compagnie italienne est responsable de 40 % de la production de gaz naturel en Égypte, avec une production d'hydrocarbures atteignant environ 280 000 barils équivalent pétrole par jour en 2024.

Selon Claudio Descalzi, les huit milliards de dollars seront spécifiquement affectés au développement des champs de gaz existants et au lancement de nouvelles explorations.

Les discussions entre Al-Sissi et Descalzi ont largement porté sur la concrétisation du rôle pivot de l'Égypte en tant que hub énergétique régional. Un point central fut l'avancement du projet de raccordement du champ gazier chypriote de Kronos à l’infrastructure égyptienne.

Cette initiative clé permettra de consolider le rôle du Caire comme centre régional de négoce et de production de gaz liquéfié. Le Président Al-Sissi a salué cette coopération fructueuse et a insisté sur la nécessité de poursuivre l’expansion des activités de recherche, d’exploration et de production.

Eni a réaffirmé son attachement à cette relation stratégique, reconnaissant le marché égyptien comme porteur d'opportunités prometteuses, tant pour la consommation locale que pour l'exportation vers les marchés mondiaux.