RSS Feed  Les actualités de la BRVM en Flux RSS

NEWS FINANCIÈRES

Nous agrégeons les sources d’informations financières spécifiques Régionales et Internationales. Info Générale, Economique, Marchés Forex-Comodities- Actions-Obligataires-Taux, Vieille règlementaire etc.

ÉCONOMIE ; L’heure du choix

10/11/2019
Source : Jeune Afrique
Catégories: Information générale

Profitez d'une expérience simplifiée

Retrouvez toute l'information économique et financière sur notre application Orishas Direct à Télécharger sur Play Store

Entre une présidence étatiste et un Parlement libéral, la définition des priorités risque d’être une gageure. Il y
a pourtant urgence, car la dette publique s’alourdit dangereusement.
Libéralisme au Bardo, étatisme à Carthage et, probablement, un mixte des deux à la Kasbah : le Parlement,
la présidence de la République et le gouvernement vont devoir mijoter une cohabitation économique digne
d’une chakchouka (ratatouille à la sauce tunisienne). Le parti islamo-conservateur Ennahdha, qui compte le
plus de députés à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), affiche un programme résolument libéral
axé sur la compétitivité des entreprises, la venue d’investisseurs étrangers et l’ouverture du code des
changes. Le chef de l’État, Kaïs Saïed, n’a jamais vraiment précisé son programme économique, mais le
pedigree de son proche conseiller, Ridha el-Mekki, alias « Ridha Lénine », issu de la gauche panarabe, en
laisse supposer une vision étatiste. Le gouvernement – encore en formation – devrait inclure, outre ces deux
tendances, des partisans d’une vision keynésienne.
Tous ces acteurs vont devoir trouver une façon de s’entendre. Le Parlement a jusqu’au 10 décembre pour
voter la loi de finances. Les nouveaux députés, pour asseoir leur légitimité, pourraient retoquer ce projet
préparé par le gouvernement de Youssef Chahed et largement rejeté par les électeurs. Ce qui plongerait le
pays encore un peu plus dans l’incertitude.
Or l’incertitude, c’est justement ce qui inquiète les bailleurs de fonds internationaux, lesquels tiennent la
solvabilité de la Tunisie à bout de bras. Le FMI, l’un des principaux créanciers du pays, déplorait en juillet la
« lente mise en œuvre des réformes en raison de l’incertitude politique persistante, des tensions sociales et
de l’opposition aux réformes émanant d’intérêts particuliers ».
Depuis la mise en place du mécanisme élargi de crédit (2016-2020) de 2,8 milliards de dollars, le FMI pousse
à la réduction des dépenses, notamment à travers la diminution du nombre de fonctionnaires et la
suppression des subventions (essence, pain, huile, etc.). La prochaine loi de finances n’échappe pas à cette
ligne : elle prévoit notamment de ramener le déficit budgétaire à 3 % du PIB (contre 6,1 % en 2017). « Ces
dernières années, chaque loi de finances me pose un problème, car elle est rédigée dans une logique
purement comptable qui vise à satisfaire les bailleurs de fonds. Or ce n’est pas en augmentant la pression
fiscale et en réduisant les dépenses publiques que l’on résoudra le problème structurel. Il faut casser ce
schéma et se focaliser sur la production, qui est la base de l’économie réelle », analyse Mouez Soussi,
professeur en sciences économiques à l’Institut des hautes études commerciales (IHEC) de Carthage. Le
« schéma » pourrait en effet rapidement voler en éclats. Jusqu’à présent, les gouvernements ont joué de la
réduction budgétaire (remplacement d’un fonctionnaire sur quatre partant à la retraite, baisse de subventions,
etc.), tout en alourdissant la dette publique par des emprunts intérieurs et extérieurs (26 milliards d’euros en
2019). Une politique devenue intenable. Avec la pénurie de liquidités née en 2017, les banques n’ont plus les
réserves pour acheter à tour de bras les bons du Trésor assimilables (BTA).
Au niveau international, les investisseurs considèrent la dette tunisienne avec prudence. Certes, le pays est
sorti, en octobre, de la liste noire du Groupe d’action financière (Gafi), organisme intergouvernemental de
lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Mais les agences de notation Fitch et
Moody’s tablent sur une « perspective négative », à cause de la dette importante et de la chute du dinar :
– 62,7 % depuis octobre 2010 par rapport à l’euro. Lors du Forum tuniso-britannique sur le commerce et
l’investissement qui s’est tenu à la fin d’octobre, le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, Marouane
el-Abassi, a d’ailleurs qualifié le pays de « site d’investissement à long terme ». Dans ce contexte, l’arrivée à
échéance du prêt du FMI en 2020 annonce une passe délicate. En effet, les bailleurs de fonds regarderont à
deux fois avant de proposer leur aide à un pays qui ne bénéficierait plus de la garantie de l’institution financière et qui rechignerait à continuer d’opérer de radicales coupes budgétaires si les forces
économiquement antilibérales venaient à prendre de l’importance au sein de la future majorité.
Le premier indice sera rapidement dévoilé. Lors de ses rares incursions dans le domaine économique, le
président Kaïs Saïed a évoqué un renforcement des liens avec le Maghreb. Alors que le commerce
intramaghrébin représente moins de 3 % des échanges de la région, sera-t-il le promoteur d’un marché
régional plus intégré ? Décidera-t-il, en tant que responsable de la conduite de la politique étrangère, de
privilégier le développement vers le sud du Sahara dans le cadre de la Zone de libre-échange continentale
africaine (Zleca) plutôt que de signer l’Accord de libre-échange complet et approfondi (Aleca) avec l’Europe,
au point mort ces derniers mois ? Après huit années de tergiversations postrévolutionnaires, la Tunisie a
désormais cinq ans pour se doter d’une vraie vision économique.

 


0 COMMENTAIRE

Dans la même rubrique

10/09/2025 - Information générale

OF Brief matinal

09/09/2025 - Information générale

OF Brief matinal

08/09/2025 - Information générale

OF Brief matinal

05/09/2025 - Information générale

OF Brief matinal

04/09/2025 - Information générale

OF Brief matinal

04/09/2025 - Information générale

OF L'actualité en bref

03/09/2025 - Information générale

OF Brief matinal

02/09/2025 - Information générale

OF Brief matinal

01/09/2025 - Information générale

OF Brief matinal

Voir aussi

OF Brief  matinal

10/09/2025 - Information générale

OF Brief matinal
OF Brief  matinal

09/09/2025 - Information générale

OF Brief matinal
OF Brief  matinal

08/09/2025 - Information générale

OF Brief matinal

Publicité