La Zambie et le Zimbabwe cherchent à relancer leur coopération énergétique afin de lutte contre la coupure intempestive du courant.

La baisse du niveau du barrage de Kariba, aggravée par El Niño, menace la stabilité de leurs économies déjà fragilisées. En effet, les gouvernements zambien et zimbabwéen s’apprêtent à relancer le mégaprojet hydroélectrique de Batoka Gorge, estimé à 5 milliards de dollars. Le projet vise principalement à apporter une réponse adaptée à la crise énergétique qui touche les deux pays depuis plusieurs mois. Pour ce fait, les gouvernements ont autorisé l’Autorité du fleuve Zambèze, entité conjointe chargée de la gestion du barrage de Kariba, à démarcher de nouveaux investisseurs pour cette centrale de 2 400 MW. A en croire le directeur général de l’Autorité, Munyaradzi Munodawafa, « l’objectif est de mobiliser les ressources nécessaires dans un délai de 12 à 18 mois, sous réserve de la confiance des investisseurs, des conditions de marché et du soutien bilatéral continu des gouvernements zambien et zimbabwéen ».

Des données du Département américain du commerce mentionnent que 83 % de l’électricité produite par la Zambie provient de l’hydroélectricité. Les délestages atteignent jusqu’à 20 heures par jour à Lusaka, causant 1,3 milliard $ de pertes en 2024.

Les coupures dépassent 18 heures au Zimbabwe, et la production de la centrale Kariba South a chuté de plus de 80 % depuis le dernier trimestre de l’année dernière, poussant de nombreux foyers à recourir au bois ou au gaz pour cuisiner. Pour tenter de sécuriser durablement l’approvisionnement en eau du barrage, les autorités examinent un projet de transfert d’eau depuis le fleuve Congo, à hauteur de 16 milliards m³ par an.