Nous agrégeons les sources d’informations financières spécifiques Régionales et Internationales. Info Générale, Economique, Marchés Forex-Comodities- Actions-Obligataires-Taux, Vieille règlementaire etc.
Profitez d'une expérience simplifiée
Retrouvez toute l'information économique et financière sur notre application Orishas Direct à Télécharger sur Play StoreLes marchés monétaires et de capitaux africains se trouvent
à un carrefour critique. Confrontés à une volatilité persistante des taux de
change, à la fragilité économique et à la menace des risques de restructuration
sur les emprunts locaux, ils suscitent une méfiance croissante chez les
investisseurs. Pour transformer ces défis en opportunités, les experts
appellent à une révolution des instruments financiers.
L'objectif est double : sécuriser les investissements à long
terme et mobiliser les vastes ressources de l'épargne institutionnelle. Cependant, les financiers et les
institutions de développement s'accordent à promouvoir les instruments novateurs comme une clé pour débloquer l'énorme potentiel de capitaux du
continent.
Si les instruments
financiers innovants et des mesures structurelles sont essentiels pour libérer
le potentiel d'investissement, la perception
qui est faite de la solvabilité ou non d’un pays joue un rôle très important. Dans
ce processus, le rôle des agences de notation est de donner aux créanciers
privés une estimation assez raisonnable des risques auxquels les pays débiteurs
sont assujettis. Mais plusieurs pays, institutions et entreprises se lèvent
depuis quelques années pour contester les notations estimant que les agences de
notation exagèrent en surestimant les risques.
En marge du dernier
sommet de l’UA à Addis-Abeba, le président kényan, William Ruto avait
indiqué : « les agences de notation mondiales ne nous ont pas seulement
joué un mauvais tour, elles ont aussi délibérément laissé tomber l’Afrique »,
Le niveau de risque très
élevé attribué par les notations n’est pas sans conséquences sur les pays
africains : Le coût du crédit des pays du continent est plus élevé que
pour les autres. Entre 2020 et 2024, le taux d’intérêt moyen est estimé à 9.8%
pour l’Afrique, contre 5.3 pour l’Asie et 6.8% pour les pays latino-américains.
Pour les pays développés, il est beaucoup plus faible : par exemple il est 0.8%
pour l’Allemagne et 2.5 pour les USA, selon UN Global Crisis Response Group
2024.
L’exagération dans le niveau
de risque souverain des pays africains peut être dû à la faible connaissance
des économies, ou au manque de confiance dans le système d’information
financière des pays africains. Ainsi, l’Afrique travaille à lancer sa propre
agence de notation afin de démystifier et démocratiser l’évaluation des crédits
souverains.
L’initiative, portée par
l’Union africaine, entend mieux refléter la réalité des risques sur le
continent. Le but est loin d’être de concurrencer ou d’éliminer les agences de
notation existante. Il s’agira d’encourager le développement des marchés
financiers domestiques et élargir la base d’investisseurs locaux.
Défis des marchés monétaires et de capitaux en Afrique
La demande de financement est forte dans tous les secteurs,
et un marché de capitaux bien développé pourrait contribuer à libérer de
nombreuses opportunités économiques sur le continent. Cependant, les discussions autour des opportunités d'investissement
sur les marchés de capitaux, suscitent des réactions diverses. Pour certains,
ces marchés regorgent d'opportunités à saisir. Pour d'autres, les marchés de
capitaux africains sont synonymes d'incertitudes réglementaires, de lenteur
judiciaire, de marchés illiquides et d'une multitude d'obstacles à surmonter.
Le marché est confronté à
un faible Taux d'Épargne Régional qui
limite la base de capitaux locaux disponibles pour l'investissement et le
financement du développement. L'Afrique
subsaharienne affiche un taux d'épargne de 18 %, selon les données de la Banque
mondiale, soit moins de la moitié de la moyenne mondiale de 36 %, en raison
notamment du faible revenu disponible de sa population jeune.
L'un des principaux freins au développement des marchés de
capitaux sur le continent est l'incertitude réglementaire persistante. Les
investisseurs locaux et étrangers craignent toujours l'adoption de nouvelles
lois susceptibles d'affecter les investissements ou le rapatriement des
capitaux, voire de remettre en cause les fondements mêmes de leurs
investissements initiaux.
La volatilité des taux de change, la fragilité économique,
la gestion de la dette et les incertitudes politiques augmentent la prime de
risque exigée par les investisseurs.
Le FMI a averti que la
faible liquidité entrave la mobilisation de fonds. La capitalisation boursière
des places financières en Afrique subsaharienne, hors Afrique du Sud,
représentait en moyenne moins de 20 % du PIB, contre 50 % dans les autres
économies en développement et 126 % dans les économies avancées.
Une faible liquidité rend plus difficile et plus coûteuse
l'achat et la vente de titres, ce qui dissuade les investisseurs, en
particulier les investisseurs institutionnels à long terme.
Le risque de
restructuration locale en cas de défaut de paiement crée une méfiance accrue et
peut entraver les efforts de mobilisation des ressources internes.
Samuel Maimbo, expert en financement du développement et
candidat à la direction de la Banque africaine de développement (BAD) a déclaré
à Reuters que les dirigeants devaient
réformer « l’ensemble du système de financement » de l’Afrique pour débloquer davantage de
liquidités.
Instruments innovants
pour libérer des capitaux
L'innovation financière et structurelle est une voie
essentielle pour attirer les capitaux et améliorer la résilience. Le FMI et ses
partenaires encouragent des instruments innovants pour mobiliser les capitaux
en Afrique, notamment le capital hybride lié aux droits de tirage spéciaux
(DTS) pour un effet multiplicateur, des obligations vertes et durables, et le
capital hybride avec garantie de crédit pour attirer les investissements
privés. Le Fonds fiduciaire pour la résilience et la durabilité (FFRD) offre
également des financements à long terme pour des enjeux comme le climat, comme
le souligne le FMI.
A l’occasion du lancement
des DTS en 2024, Dr Akinwumi Adesina, président de la Banque africaine de
développement a indiqué que la région a besoin de solutions pour relever les
défis croissants du développement en Afrique.
Les efforts visant à approfondir les marchés financiers,
tels que la création de marchés d’actions dédiés aux PME et de marchés
obligataires régionaux, peuvent élargir les options de financement. La Bourse de Victoria Falls (VFEX) au
Zimbabwe offre un aperçu de l’innovation, en utilisant des cotations libellées
en dollars américains pour attirer les investisseurs étrangers, mais une
adoption plus large nécessitera la stabilité monétaire et la confiance des
autorités de régulation.
En pleine croissance mondiale, les Obligations Thématiques (Vertes et Sociales) permettent de lier
l'investissement à des objectifs de développement précis (climat, social).
Elles attirent une nouvelle classe d'investisseurs (ISR), souvent moins
sensibles à la volatilité politique immédiate, et peuvent même bénéficier d'une
"prime verte" (rendements inférieurs) en raison de leur impact
positif.
La Mobilisation de l'Épargne Institutionnelle représente un
levier sous-utilisé. Des réformes réglementaires sont nécessaires pour les
inciter à investir une part significative dans des projets d'infrastructure et
sur les marchés de capitaux locaux, sous réserve d'une amélioration de la
gouvernance et de la transparence.
Les Mécanismes de Réduction des Risques qui se traduit par l'utilisation de
garanties, de rehaussements de crédit ou de plateformes de co-garantie, souvent
mis en place avec le soutien d'institutions multilatérales, peut réduire le
risque perçu des projets et obligations africaines, rendant ces actifs plus
attrayants pour les investisseurs privés.
Félicienne HOUESSOU
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ?
Connectez-vous
Pas encore membre ?
Devenez membre gratuitement
16/06/2923 - Indice/Marchés
31/10/2025 - Indice/Marchés
31/10/2025 - Indice/Marchés
31/10/2025 - Indice/Marchés
31/10/2025 - Indice/Marchés
31/10/2025 - Indice/Marchés
29/10/2025 - Indice/Marchés
27/10/2025 - Indice/Marchés
24/10/2025 - Indice/Marchés
16/06/2923 - Indice/Marchés
31/10/2025 - Indice/Marchés
31/10/2025 - Indice/Marchés