RSS Feed  Les actualités de la BRVM en Flux RSS

NEWS FINANCIÈRES

Nous agrégeons les sources d’informations financières spécifiques Régionales et Internationales. Info Générale, Economique, Marchés Forex-Comodities- Actions-Obligataires-Taux, Vieille règlementaire etc.

Les fronts se durcissent contre la libra de Facebook

10/10/2019
Source : La Tribune de Genève
Catégories: Taux

Profitez d'une expérience simplifiée

Retrouvez toute l'information économique et financière sur notre application Orishas Direct à Télécharger sur Play Store

Mardi, un courrier de deux sénateurs américains adressé à des membres de l’Association libra a remis de
l’huile sur le feu
Quelques jours après une séance importante pour la libra à Washington, les sénateurs Sherrod Brown
(Ohio) et Brian Schatz (Hawaii) ont expédié un courrier au ton presque injonctif à l’égard de Visa, MasterCard
et Stripe.
Faute de détails et d’explications suffisantes en provenance de Facebook sur la manière dont l’entreprise
compter gérer certains risques, tels que celui de financer le terrorisme ou de déstabiliser le système financier
mondial, les deux hommes d’État «exhortent» les trois membres de l’association à réexaminer la situation
avant d’aller de l’avant. «Vous devriez vous inquiéter du fait que les faiblesses des systèmes de gestion des
risques de Facebook deviendront les vôtres. Or vous ne serez peut-être pas en mesure de les régler
efficacement», écrivent les deux sénateurs.
Cette nouvelle embûche sur la route de la libra survient donc à peine quelques jours après l’envoi d’un autre
courrier. Dimanche soir, le «Financial Times» dévoilait le contenu d’une lettre expédiée cette fois par
Bruxelles dans le courant de la semaine dernière.
La libra divise l’Europe
Dans sa lettre, la Commission européenne pose à Facebook toute une série de questions finalement très
proches de celles des sénateurs américains. Ce questionnaire élaboré à l’initiative de Valdis Dombrovskis,
commissaire européen chargé des services financiers, devra servir à éclaircir plus concrètement les enjeux
du projet américain et surtout la nécessité (ou non) d’établir un cadre légal pour cette fameuse monnaie.
Sur le front de la libra, les Européens avancent divisés. La France, par exemple, mène l’opposition. Il y a un
mois, Bruno Le Maire estimait que «la souveraineté monétaire» des principales économies européennes était
en jeu. «Nous ne pouvons pas autoriser le développement de la libra sur le sol européen», réagissait alors le
ministre français de l’Économie dans un discours tenu lors d’une conférence à l’Organisation de coopération
et de développement économiques (OCDE) sur les cryptomonnaies.
Sans réelle unité, le sort de la monnaie numérique en Europe s’annonce compliqué. Bruxelles redoute en
effet qu’un feu vert dans un pays ou l’autre du Vieux-Continent ne se transforme en passeport et ne permette
à la libra d’opérer à travers toute l’Union. Récemment, Benoît Cœuré, membre du directoire de la BCE, a
averti que «l’approbation réglementaire pour la libra sera très haute».
Dans nos journaux, Bertrand Perez, l’un des initiants de la cryptomonnaie de Facebook, affirmait vouloir
«lister une à une» les craintes soulevées par les différents gouvernements afin de pouvoir les réduire.
Désaffection des membres
Le monde politique n’est pas le seul à s’interroger. Au sein même de l’alliance ayant engendré l’association
installée à Genève, les esprits s’échauffent, ou plutôt se refroidissent. En tout début de semaine, suite à des
fuites dans la presse dominicale américaine, PayPal a confirmé son retrait du projet libra. Pour seule
explication, le service américain de paiement en ligne a répondu vouloir «se concentrer sur sa mission
actuelle de démocratiser l’accès aux services financiers pour les populations mal desservies».

Cette décision tombe mal, puisque d’autres partenaires faisaient déjà part de leurs hésitations quelques jours
plus tôt. Le «Wall Street Journal» évoque le risque de voir d’importants partenaires financiers se retirer de la
libra. Visa, MasterCard et Stripe arrivent en tête de liste. Ces groupes auraient en tout cas refusé d’apporter
un soutien public à la future cryptomonnaie.
Dans cinq jours, la signature d’une charte formelle devrait réunir, en Suisse, les 27 membres subsistant de
l’alliance libra. Vu l’actualité foisonnante autour de cette monnaie, il est actuellement difficile de dire si, ce
jour-là, tous seront présents autour de la table.


0 COMMENTAIRE