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Retrouvez toute l'information économique et financière sur notre application Orishas Direct à Télécharger sur Play StoreLa diaspora africaine a longtemps été considérée comme une perte ou une « fuite des cerveaux », voire un désastre pour le continent. Aujourd’hui, sur la base de sa contribution significative à l’économie des Etats africains, cette diaspora se révèle être un puissant vecteur de développement pour l’Afrique.
Pierrette COLICO
Des millions d'Africains vivant à l'étranger envoient de l'argent dans leur pays d’origine chaque année pour subvenir d’une part aux besoins de leur famille, et d’autre part, pour créer des entreprises, financer des études et réaliser les rêves des communautés entières. Ces transferts d’argent demeurent un pilier essentiel pour l’appui aux économies locales et aux foyers à travers le continent africain. En effet, ces fonds ont atteint 100 milliards de dollars en 2024, ce qui équivaut à 6 % du PIB africain, selon un rapport de la Banque mondiale.
Honoré Justin Mondomobe, Expert en Intelligence économique qui intervenait dans un journal télévisé de Africa 24 le 10 janvier 2025, a indiqué que les transferts de la diaspora africaine vers leur pays d’origine sont remarquables. A l’en croire, « ces transferts pour certains pays tels que les Comores oscillent entre 20 et 25 % du PIB. Globalement en Afrique on parle de 6% du PIB et on parle de près de 45 milliards de dollars de transferts ».
La Banque africaine de développement (BAD) a annoncé que les flux de transferts de fonds à travers l’Afrique pourraient atteindre 500 milliards de dollars d’ici 2035 si les coûts de transaction étaient réduits. Les transferts informels, comme les espèces remises aux voyageurs ou envoyées par l'intermédiaire d'agents non agréés, sont aussi massifs. Dans certaines régions, ils peuvent même dépasser les chiffres officiels.
Lors d’une conférence régionale historique sur la philanthropie durable et les transferts de fonds pour l'égalité des sexes, Kofi Appenteng, président de l'African American Institute a indiqué que « les transferts de fonds sont une réussite discrète, peut-être surprenante. Mais tout effort visant à les étendre doit rester ancré dans les voix et les besoins de ceux qui les envoient et les reçoivent, et pas seulement dans nos théories du changement. Nous devons rendre les femmes et les filles africaines visibles, non seulement comme bénéficiaires, mais aussi comme actrices de leur propre avenir ».
Le Top 10 des principaux pays africains bénéficiaires de transferts de fonds en 2025
Les dernières données de la Banque mondiale, de l’African Exponent et de Business Insider Africa classent les 10 principaux pays africains bénéficiaires de transferts de fonds en 2025. L’Égypte reste en tête du Top 10 avec 22,7 milliards de dollars grâce à une forte implication de sa diaspora présente au Golfe, en Europe et en Amérique du Nord. Elle intervient dans le soutien aux familles et aux projets communautaires. Ces fonds soutiennent la consommation des ménages, les investissements immobiliers et les petites entreprises.
Le Nigeria vient en deuxième position avec 19,8 milliards de dollars, représentant 35 % des flux totaux en Afrique subsaharienne. Les Nigérians de la diaspora sont surtout aux États-Unis et au Royaume-Uni.
Solidement ancrée en Europe, la diaspora marocaine occupe la troisième position avec 12,05 milliards $ envoyés au Maroc en 2024. Elle investit principalement dans le soutien aux ménages, à la construction de logements et les PME et projets communautaires.
Le Kenya a reçu 4,94 milliards $, soit une hausse de 18 % par rapport à l’année précédente. Sa diaspora basée aux États-Unis, continue de jouer un rôle central dans le financement de l’économie locale.
Cinquième sur le Top 10, le Ghana a perçu 4,6 milliards $, servant à couvrir des dépenses essentielles en santé, éducation, logement, et à stimuler la consommation.
Les Zimbabwéens vivant à l’étranger ont envoyé 3,08 milliards $ au pays dans un contexte économique difficile. Ces fonds ont soutenu les familles vulnérables, les petites entreprises, et les services de base. Les transferts ont augmenté de 57 %, illustrant un déplacement durable des sources de financement, alors les investissements directs étrangers chutent de 41 % depuis dix ans.
Le Sénégal, huitième sur la liste avec 2,94 milliards $, utilise les envois de la diaspora pour financer le développement. Ainsi, il a été mis en place au Sénégal, par le gouvernement, une banque de la diaspora, des projets d’investissement dans le tourisme et l’agriculture, et des incitations pour canaliser les fonds vers des projets générateurs d’emplois.
La Tunisie a reçu 2,8 milliards $ en 2024 de la part de la diaspora résidant en France, Allemagne et Italie. Ces fonds soutiennent les dépenses de consommation, l’épargne et l’immobilier.
L’Algérie occupe la neuvième place avec 1,86 milliard $, pour les ménages face à la volatilité des recettes pétrolières.
Le République Démocratique du Congo ferme la liste du top 10 avec 1,4 milliard $ essentiellement pour les familles vivant dans des zones peu desservies par les services publics ou l’emploi formel.
Par ailleurs, au Mali, le premier Forum international de la Diaspora malienne s’est tenu du 17 au 19 juillet 2025 à Bamako. Basé sur le thème « les enjeux et défis pour une diaspora au cœur du développement économique national », ce forum avait pour objectif de transformer les envois de fonds de la diaspora évalués à près de 700 milliards FCFA en 2023 en leviers structurants pour le développement économique du pays. Estimée entre 4 et 6 millions de personnes, la diaspora malienne est notamment répartie en Afrique de l’Ouest, en Europe et en Amérique du Nord. Sa contribution est évaluée à environ 5% du PIB.
Les groupements et associations de la diaspora africaine et leur contribution à l’économie
Les africains vivant à l’étranger contribuent au développement de leur continent dans plusieurs secteurs à travers certaines associations. En effet, l'Association des Etudiants pour le Développement de l'Afrique (AEDA) met en œuvre des programmes pour aider les entrepreneurs africains en France à accéder à des financements et à des conseils personnalisés. Dans la même optique, la plateforme WIDU.africa a été mise en place par Deutsche Gesellschaft für internationale Zusammenarbeit (GIZ) GmbH et mandaté par le ministère fédéral allemand de la coopération économique et du développement (BMZ). En collaboration avec la diaspora africaine en Europe, WIDU applique une approche innovante qui combine financement et accompagnement pour renforcer les petites entreprises nouvelles et existantes en Afrique, ce qui encourage à la création de nouveaux emplois.
L'Organisation internationale pour les migrations (OIM), en collaboration avec le gouvernement du Cap-Vert, a lancé avec succès l'Alliance politique mondiale de la diaspora (GDPA) le 13 septembre 2024. Le plan stratégique 2024-2028 de l'OIM place l'engagement des diasporas au cœur de sa mission, qui consiste à trouver des solutions aux déplacements, à renforcer les voies de migration régulière et à améliorer les résultats du développement mondial. La GDPA institutionnalisera la participation des diasporas, en veillant à ce que leurs voix et leur expertise soient au cœur de l'élaboration des politiques, des programmes et des partenariats transfrontaliers. Elle servira de catalyseur pour la croissance durable et l'innovation, en veillant à ce que les contributions des diasporas soient pleinement intégrées dans les cadres de développement mondiaux.
L'Association De La Diaspora Africaine Pour L'Uemoa, Diaspora Uemoa, est aussi une organisation incontournable créée dans le domaine du développement économique en Afrique. Sa mission est de promouvoir l'investissement et la croissance économique dans les pays de l'Union économique et monétaire ouest africains. Elle rassemble des professionnels motivés et investis dans la réussite du continent africain. Grâce à ses activités de conseil et d'accompagnement, l'Association De La Diaspora Africaine Pour L'Uemoa Diaspora Uemoa offre à ses membres des opportunités uniques d'investissement et de développement, tout en contribuant activement à l'émergence d'une économie forte et dynamique dans la région. Elle propose également des formations de qualité, ainsi que des ateliers pour permettre à chacun de mieux comprendre les enjeux actuels du développement économique en Afrique.
La diaspora des pays de l’UEMOA, un dynamisme impressionnant
Les chiffres des transfert entrants dans la zone UEMOA sont impressionnants avec une croissance de 2013 à 2024 estimés à 81% et un bond significatif de 2000 à 2024 à hauteur de 1631%. L’analyse des données de flux de transferts de fonds entrants fait ressortir une estimation de 7 654 millions $ US (4 886 milliards FCFA), soit une plus-value de 1,71% en comparaison de 2023.
Voici un récapitulatif des transferts de flux entrants en nette progression, publié par le Fond Monétaire International (FMI) et relayé par MADIS IVEST, une plateforme d'infos et d'actualités sur la Bourse de l'UEMOA.
Par ailleurs, les travailleurs de la diaspora provenant des pays de l’UEMOA et vivant en Côte d’Ivoire ont transféré 280,9 milliards de francs CFA vers leurs pays d’origine en 2022. Selon la Banque Centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO), ce chiffre est en hausse de 28% par rapport à l’année précédente représentant 58% des transferts effectués par les diasporas vers les pays de la région.
Le Mali, dont les ressortissants ont envoyé 70,8 milliards est en tête de liste, suivi du Burkina Faso avec 60,7 milliards. Ces chiffres représentent 47% du volume global des transferts vers l’UEMOA.
Le Togo a reçu 41,7 milliards, et le Bénin, avec 40,6 milliards. Le Niger et la Guinée Bissau sont les pays ayant reçu le moins de transferts, avec respectivement 13,8 milliards et 619,7 millions de francs CFA.
En outre, la diaspora installée dans la région a transféré 84,4 milliards de francs CFA. Ces somment proviennent essentiellement du Sénégal (26,9 milliards), du Mali (22,3 milliards), du Burkina Faso (17,2 milliards FCFA), du Bénin (9,5 milliards), du Togo (6,5 milliards), du Niger (1,3 milliard) et de la Guinée Bissau (548,2 millions de francs CFA).
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