Le royaume du Maroc envisage de construire un centre de données de 500 mégawatts alimenté par des énergies renouvelables. L’initiative, annoncée par la ministre de la Transition numérique, Amal El Fallah Seghrouchni, dans un entretien à Reuters, vise à renforcer le cloud national. Elle vient après une première installation lancée à l’Université Mohammed VI Polytechnique, qui propose depuis janvier des services d’hébergement aux structures publiques et privées.

L’annonce intervient quelques mois après l’ouverture, en janvier, d’un premier datacenter à l’Université Mohammed VI Polytechnique. Celui-ci propose déjà des services d’hébergement aux administrations et entreprises privées. Mais avec cette nouvelle installation à Dakhla, le Maroc change d’échelle. L’objectif affiché est double : garantir l’hébergement local des données sensibles marocaines, sous juridiction nationale, et offrir une capacité cloud suffisante pour accompagner la transition numérique des services publics et des secteurs stratégiques.

En développant un cloud hybride, combinant cloud souverain et cloud public, le gouvernement marocain espère répondre aux besoins croissants en stockage, sécurité et traitement des données. Cette approche, prônée par la Banque mondiale depuis 2022, permet de conjuguer efficacité, flexibilité technologique et maîtrise des risques. Elle a notamment permis à des pays comme Singapour ou le Rwanda de maintenir la continuité des services publics et de développer des outils numériques avancés, même en situation de crise comme lors de la pandémie de Covid-19.

Le choix de Dakhla pour implanter ce centre n’est pas anodin. La région dispose d’un fort potentiel en énergie solaire et éolienne, et s’inscrit dans les grands projets de transition énergétique que le Maroc mène depuis plusieurs années. Cette démarche renforce aussi la stratégie d’intégration régionale du Sahara occidental, que le royaume développe à travers de multiples infrastructures.